Beauté médiévale

Les canons de la beaute varient au fil des temps… mais peuvent egalement differer selon les regions du monde, et ceci a une meme epoque !

C’est dire le nombre de billet d’humeur que je vais pouvoir vous ecrire sur l’histoire de la beaute !

La beaute medievale de l’Europe occidentale du 15eme siecle m’a toujours intriguee,  voir presque impressionnee (a la meme epoque, et a Byzance par exemple, les canons de beaute etaient tres differents).

Le portrait de la jeune femme peint par Rogier Van der Weyden en 1455 revele bien l’archetype de cette beaute pure et juvenile : le front est epile pour agrandir le regard. Les sourcils sont minces. Les paupieres sont bombees. Le teint est diaphane et demuni de tout maquillage. Et les cheveux sont blonds, « tresses et renforces de fausses meches, ornes de fils d’or… et coiffes de voiles ».

L’utilisation des fards et des artifices etait consideree comme source de peches !

Le christianisme avait, en quelques sortes, mis la pudeur et la sobriete a la mode.

Ce modele de madone austere, auquel la femme etait tenue de se conformer, etait neanmoins  obtenu qu’apres de longues preparations… pas toujours des plus agreables.

En effet, les femmes s’epilaient le haut du crane avec un melange de chaux vive et de sulfure naturel d’arsenic ; l’application de certaines substances, comme du sang de grenouille ou de chauve souris, etait sense stopper la repousse du « poil  disgracieux » ; et les cheveux etaient « laves avec un melange de cendre, de blanc d’?ufs et de savon ».

Voici un autre portrait tres representatif de cette beaute medievale : La Vierge a l’enfant de Jean Fouquet (145O).

Il s’agit en fait du portrait D’Agnes Sorel, maitresse du Roi Charles VII, travestie en vierge pour l’occasion.

Agnes Sorel, surnommee « Dame de beaute », entretenait  la paleur de son teint par l’application quotidienne de masque contenant de la cervelle de sanglier, des vers de terre et de la bave d’escargot.

Toutes ces mixtures moyenageuses sont tres lointaines des textures ultra glamour du troisieme millenaire.… Vive les cires au chocolat et les shampoings a la camomille !

Petite Note : -

Vous remarquerez la presence de la couleur rouge dans ces deux portraits de femme.

-le portrait de la jeune femme de Rogier Van der Weyden = ceinture rouge.

-la Vierge a l’enfant de Jean Fouquet = levres ourlees de rouge, diademe orne de perles rouges…

En effet, au 15eme siecle, une seule couleur etait autorisee : le « rouge de la pudeur ».

Etrange de parler de pudeur lorsqu’on remarque egalement le sein nu d’Agnes Sorel !  Celle-ci nommait cet habit : « decollete epaules nues »… et oui, Agnes inventa le decollete !

Une epoque pleine de paradoxes, et pas si puritaine que ca finalement…

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Illustration : www. fr.wikipedia.org

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Certains propos sont recueillis sur « Une histoire de la beaute » de Dominique Paquet/ Edition Gallimard.